Un passionné de l’esthétique japonaise

Touché comme par un coup de grâce en voyant son premier bonsaï, Pierre Leloup s’est tout de suite passionné pour cette beauté parfaite de la nature miniaturisée.

Pierre est un perfectionniste. Son expérience des bonsaïs, il l’a acquise patiemment tout au long de ces trente dernières années. Apprentissage avec des experts, lectures, voyages au Japon, assistance à des expositions de collectionneurs dans différents pays, à des conférences, à des démonstrations, essais…  et puis c’est devenu son tour d’exposer ses propres créations. 

Il excelle entre autres dans une variété de bonsaïs comportant du bois mort, qui confère à ses compositions un aspect presque sculptural. «L’observateur ému peut ressentir leur longue histoire de résilience, leur force et leur sagesse», s’anime Pierre.

Beaucoup de règles à suivre pour créer un bonsaï. Forme et hauteur répondent à des codes précis, l’arbre doit toujours garder un aspect naturel. Il faut une taille minutieuse des branches et choisir celle par laquelle l’énergie se canalisera, donnant ainsi à l’arbre un savant déséquilibre naturel.

La quarantaine d’arbres de Pierre Leloup lui demande un soin quotidien, notamment un arrosage dosé. «Avant d’acquérir un bonsaï, il faut prendre conscience que, comme un animal de compagnie, il faut s’en occuper tous les jours, ce n’est pas une simple plante verte» souligne-t-il. Impossible de s’improviser dans ce domaine. Ainsi, à la Société de bonsaï et de penjing de Montréal, la question qui revient le plus souvent, c’est quel arbre choisir pour offrir à un débutant ? La réponse c’est qu’il n’existe pas d’arbre pour les débutants. Sans expérience ni formation, il est certain que l’arbre mourra.

 

 

À l’arbre lui-même, beaucoup d’éléments traditionnels s’ajoutent. Le choix du contenant doit être en harmonie: texture, couleur, forme, taille ont leur importance. Pas toujours facile de trouver le pot adéquat. Qu’à cela ne tienne, Pierre a finalement décidé de se lancer dans la céramique pour les fabriquer lui-même. Et le résultat est étonnant.

Pour participer à des expositions, il conçoit parfois des supports en bois qui deviennent de véritable ouvrage d’art en soi. Ainsi, pour une de ses imposantes créations, il a sculpté une base en merisier toute en délicates volutes.

Cette base se retrouve sous un long paysage d’arbres qui semblent inclinés par un fort vent et s’agrippent à des rochers, eux-mêmes posés sur une surface plane brillante symbolisant un lac. Une œuvre qui ne manque pas d’attirer l’attention lors des expositions d’experts collectionneurs. 

Quoi qu’il touche, une lampe, un mur, une étagère, une cloison, une tasse, un sofa, un jardin, un environnement, Pierre Leloup, designer autodidacte, imprègne ses créations de l’esprit de la tradition japonaise ou minimaliste. C’est sa signature. Sa maison, son jardin à Orford, toutes ses productions en attestent. Que de beautés dans son lieu !

Ses nombreux talents valent à Pierre Leloup plusieurs contrats d’aménagements intérieurs et extérieurs, de jardins, tant résidentiels que commerciaux qu’il réalise toujours avec des matériaux locaux.

Crédits photos Pierre Leloup et Françoise Cloutier

4 avis au sujet de « Un passionné de l’esthétique japonaise »

  1. J’ai toujours été fascinée par les bonsais, je les aime beaucoup et aurais bien aimé en avoir. À défaut, je vais voir les expositions.

  2. Hallucinant ce qu’il fait, cet artiste! J’aimerais bien avoir le dixième de son talent! Merci de nous l’avoir fait découvrir, Françoise!

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