Entrer dans l’univers de Cédric Pollet, c’est découvrir le vaste monde des écorces, « une source d’inspiration et d’émerveillement inépuisable » comme l’exprime ce photographe botaniste qui travaille depuis plus de 20 ans à saisir la grande beauté de ce végétal. La fonction de l’écorce c’est de protéger l’arbre des agressions du milieu extérieur. Les variations de son apparence sont étonnantes. Elles se plissent, se fissurent, changent de couleur, se craquèlent, se desquament. Elles ne cessent de surprendre si on s’y attarde. Comment ne pas succomber à leur attrait ?
Passionné d’écorces, Cédric Pollet présente son engouement dans son premier livre : Écorces, voyage dans l’intimité des arbres du monde paru en 2008. Une somme impressionnante de 400 photos d’écorces triées à partir de 15 000 clichés et choisies pour leur graphisme, la diversité de leurs textures et de leurs couleurs. Le résultat des efforts de dix années à parcourir des forêts, des parcs, des jardins publics ou privés aux climats différents, dans plus de 35 destinations, sur plusieurs continents. On reste étonné et émerveillé devant cette incroyable richesse et tant de beauté naturelle.
L’objectif de l’auteur est certainement atteint : « transmettre cette émotion particulière qui me lie aux arbres […] et sensibiliser un large public à cette surprenante, mais fragile diversité de l’environnement qui nous entoure ».
Son second livre Écorces, galerie d’art à ciel ouvert Cédric Pollet l’a conçu comme le catalogue d’une exposition. On y retrouve 450 nouvelles photos d’écorces, dont le graphisme et la qualité picturale sont remarquables. Chacune est une réelle œuvre d’art abstraite. J’ai été étonnée par la série de photos qui suit l’évolution des couleurs et des dessins de l’écorce de l’Eucalyptus moucheté, aux différents mois d’une même année.
Les photos de Cédric Pollet ont fait bien sûr l’objet de nombreuses expositions en France, en Allemagne, en Australie et aux États-Unis. On rêverait de les voir exposées au Jardin botanique de Montréal.
Quelques photos du livre
copyright © Cédric Pollet
Des gribouillages en zigzag intrigants !
Les notes de Cédric Pollet à propos de cet arbre originaire de l’Australie nous éclairent sur l’origine de ces traces qui ont longtemps intrigué les aborigènes. Tardivement, on a découvert qu’un minuscule papillon dépose ses oeufs entre l’ancienne et la nouvelle écorce. Sa larve creuse ensuite des galeries qui deviendront apparentes lorsque l’arbre perdra son écorce. C’est seulement en 2005 que le cycle complet du papillon a été identifié.
J‘admire moi aussi les écorces d’arbres. J’en ai photographié souvent au hasard de mes promenades, fascinée par leur graphisme, leurs textures et leurs couleurs. Sans projet particulier, juste pour enregistrer la beauté de ces peintures abstraites improvisées. Et c’est pour répondre à l’invitation de venir exposer aux Jardins Lumières que j’ai repensé à mes photos d’écorces d’eucalyptus captées lors d’un séjour à Mexico et qui m’avaient créé une grande émotion. Ces photos ont été exposées tout l’été de 2016 et à quelques reprises. Bizarrement, je n’avais jamais pris la peine de chercher si les écorces avaient été considérées comme des objets d’art. C’est le hasard qui m’a fait découvrir le travail de Cédric Pollet. J’ai été éblouie et j’ai souhaité partager ce coup de coeur.
10 avis au sujet de « Les écorces, une beauté surprenante »
Chère Francoise,
La qualité de ton blog m’impressionne. Tes publications hautement artistiques sont le reflet de ton âme si poétique, sensible, vibrante et créatrice. Merci de partager tes coups de cœur avec nous !
Merci beaucoup. Mon intention, c’est effectivement le partage.
Merci de nous faire découvrir ces oeuvres d’art auprès desquelles nous passons quotidiennement sans y porter attention. Ces photos sont fascinantes.
La découverte du site de Cédric Pollet m’a beaucoup impressionnée. J’ignorais l’ampleur et la variété de cet univers.
Je ne regarderai plus jamais l’écorce des arbres de la même manière. C’est vraiment beau, de véritables oeuvres d’art élaborées par la nature.
Contente de vous voir maintenant «contaminée».
Ton blog « donnes à voir ». C’est beaucoup.
C’est généreux aussi.
Merci.
Françoise, votre article donne vraiment le goût d’aller se procurer ces deux livres illico. J’ai trouvé le tout très intéressant, peut-être parce que lorsque je vais en voyage, je m’amuse souvent à prendre des gros plans d’écorces d’arbres ou de lichens sur des roches, pour m’en faire des fonds d’écran à l’ordinateur. Merci de nous faire partager vos belles découvertes! Au plaisir de vous lire et bon printemps!
Merci de votre commentaire.
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