Plus de 500 mètres de trottoirs parcourent ce site fragile formé après la dernière glaciation, il y a environ 10 000 ans.
Pourquoi des trottoirs ? C’est que la surface de la tourbière est couverte de 30 à 50 cm d’épaisseur de mousse de sphaigne humide, que l’on détruirait facilement si l’on marchait dessus. C’est sous cette couche vivante que se trouve la tourbe, véritable roche végétale fossile, qui fait l’objet d’une exploitation industrielle dans de nombreuses tourbières.
Par chance celle de Marlington à Ogden dans les Cantons-de-l’Est, a été protégée d’une telle exploitation, grâce à un mécène états-unien, Joel Andress, qui l’a acquise en 1972 pour la léguer à l’organisme Conservation de la nature Canada et créer avec des bénévoles une fondation pour protéger et animer le lieu. Il faut saluer le travail incroyable qui a été réalisé par ces personnes pour aménager l’espace dans le but de le rendre accessible et de le mettre en valeur. Un très grand merci à ces personnes.
Personnellement, j’attribuerais la vedette du moment à la linaigrette. Présente dès le début de juin, d’un blanc éclatant, toute soyeuse, elle ondule doucement au vent, accaparant une partie importante du paysage. Une vraie marée.
Une autre vedette du lieu: la sarracénie pourpre, une plante carnivore spéciale par son cycle de vie. Une fleur étonnante qui évoluera en un piège redoutable. À maturité, les cinq pétales du début du printemps se referment sur eux-mêmes par leurs côtés et forment à la surface du sol un subtil réservoir d’eau, véritable entonnoir, magnifiquement veiné pourpre et vert vif, dont les parois sont tapissées de poils tous orientés vers le piège qui noiera les insectes qui s’y sont aventurés. Ces réservoirs se présentent en rosettes, il est impossible de les manquer, car ils restent en place tout l’été et parfois jusqu’à l’année suivante.
Bien d’autres plantes spectaculaires se retrouvent dans cette tourbière, entre autres une belle variété d’orchidées indigènes. Je ne vous ai présenté que ces deux-là pour attiser votre curiosité et vous donner ainsi l’envie de pénétrer dans cet univers unique, en général caché à l’intérieur des terres. C’est aussi un lieu intéressant pour faire de l’observation d’oiseaux, d’insectes et de quelques petits mammifères.
On peut visiter gratuitement la tourbière de Marlington mais sur rendez-vous seulement et accompagné d’un guide. Un organisme à but non lucratif, SCENE, Société pour la conservation et l’éducation à la nature gère, entretient et anime ce site fragile avec l’aide de plusieurs bénévoles. Compter environ deux heures pour la visite, un parcours facile d’environ quatre kilomètres aller-retour. Pour ma part, c’est un lieu que je ne cesse de redécouvrir en suivant l’évolution de la végétation.
13 avis au sujet de « La tourbière de Marlington, à découvrir »
What a discovery! Thank you, Françoise, for letting me in on the secret.
Merci. Si tu veux visiter la tourbière, je me ferai un plaisir de t’y accompagner car je suis guide bénévole.
Lovely. Très bonne description de notre bijoux de la nature.
Un bijou qui ne cesse de nous surprendre.
Superbe Françoise,
Merci pour ces images et ces informations et merci pour ton temps!
Au risque du cliché: Tu es une source d’inspiration!
Merci. Très gentil.
Le plaisir de partager.
Bonjour Françoise!
Merci pour ce bel article! J’ai visité la tourbière l’an dernier en août, mais vous me donnez le goût d’y retourner plus tôt cette année. C’est vraiment une oasis fascinante dont on ne soupçonne pas l’existence quand on emprunte les routes qui la ceinturent!
Je me ferai un plaisir d’être votre guide.
Love the images from the bog before the upgrade ! Good to have met you yesterday Françoise.
Thank you. Glad we met.
Mais c’est fabuleux chère Françoise ! C’est sûr, je viens cet été ! Tu es une ressource de vie et de poésie pas possible. Merci de tes blogues / articles tous plus diversifiés et intéressants les uns des autres.
Je t’accueillerai avec grand plaisir.
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